Auteur : Christopher Evrard
Genre : fantasy
Éditions : Auto-édité
Parution : 13 Septembre 2018
Pages : 314
Série : oui
Tome : 1/4
Prix : Numérique : 5,50€ - Papier : 11,21€
Résumé
« Mes erreurs sont tout ce qu’il me reste. » - Ciwen
L'horreur et la violence côtoient la féerie et la beauté. La magie et les combats forgent la réalité au jour le jour. Tandis que les légendes et mythes résonnent dans l'inconscient collectif comme des promesses d'un jour meilleur, telle la mystique Roche Des Âges que Ciwen, un mage de foudre, recherche désespérément. Dans une existence où le macabre est un lot quotidien... Quel est le sens de la vie ? Quelle signification donner à des concepts comme l'amour et la haine, ou la guerre et la paix ? Comment les définir, et les dépasser ? Tant d'éternelles énigmes qui se posent à chaque instant, depuis la nuit des temps. Les réponses apparaissent toujours dans le noir, telles des lucioles fuyantes..
Avis lecture
Tout d'abord, merci à Christopher Evrard pour m'avoir proposé la lecture du premier tome des Royaumes Démoniaques : La Roche des Âges. Pour être complètement honnête, je suis assez partagée. Autant il y a eu des points qui m'ont plu, autant d'autres m'ont vraiment dérangée et j'ai eu du mal à accrocher à l'histoire à cause de ça.
Ce roman de fantasy nous emmène dans un monde fantastique, complexe, à l'histoire riche et mouvementée. Aux côtés de Ciwen, un mage de foudre, nous partons à la recherche d'un mystérieux artefact capable de changer le monde. Nous sommes donc projeté d'entrée de jeu dans un monde emprunt de violence et de mystères.
Tous les codes de la fantasy sont ici repris : mages, nains, elfes, dragons, démons... Autant d'éléments classiques que l'on s'attend à retrouver dans tout roman de ce genre, pour mon plus grand plaisir. Le traitement en est lui aussi assez classique, ce qui permet aux adeptes du genre de s'y retrouver aisément. On sent donc là les prémices d'un univers vaste et ambitieux qu'il ne reste plus qu'à découvrir. Et je n'avais qu'une hâte, en savoir plus.
Il y a énormément d'action. Tout va très vite, ce qui donne un côté bien mouvementé à l'histoire, ne laissant que peu de place à l'ennui. Or, cette rapidité d'enchaînement se fait malheureusement au détriment de la mise en place de l'univers. Les scènes d'action s'enchaînent, suivies de dialogues, donc c'est hyper dynamique, ce qui est cool. Sauf qu'au milieu de tout ça, je ne parvenais pas à m'y retrouver, un peu comme dans un jeu vidéo ou certains animes. Et ça a fini par m'agacer... Parce que justement, ça allait trop vite dans un flou maintenu bien trop longtemps. Or, lorsqu'un univers est entièrement créé, il est important pour le lecteur d'avoir des points de repères. Ici, j'ai eu beaucoup de mal à les trouver et lorsque je parvenais à m'y accrocher, les nombreuses questions soulevées ne trouvaient pas assez de réponses, ce qui au final, a fini par m'agacer.
J'ai eu l'impression d'avoir été jetée en plein milieu d'une partie sur Playstation (pas la 5, pas encore T.T - bientôt j'espère !) en mode "débrouille-toi". Un peu comme quand je me pointe chez des potes en pleine partie d'un jeu vidéo que je ne connais pas et qu'ils me filent la manette en me demandant de terminer le donjon/niveau bref ce que vous voulez avec un boss au bout. Sauf que dans ces cas-là, il n'y a pas 36 solutions : se faire laminer direct, abandonner la partie et jeter la manette (= laisser ses potes se débrouiller) soit persister, défoncer le boss et terminer le donjon (= I'm the best !). Or est-ce vraiment le meilleur moyen d'apprécier un jeu ? C'est un peu radical...
A mon sens, les bases ne sont pas assez posées ici. Arrivée à un tiers du roman, j'étais toujours aussi perdue... On a un personnage qui ignore qui il est, ce qu'il est. On sait seulement qu'il veut trouver la Pierre des Âges, pour changer le monde. OK. Nous voilà bien avancés. A quoi sert-elle plus exactement ? Pourquoi se trouve-t-elle au fin fond des souterrains d'un vieux château ?
Si le roman s'intitule La Roche des Âges, il n'en est pas vraiment question ici. Il s'agit donc davantage d'une quête d'identité qu'une quête d'artefact. Et comme je n'ai pas du tout adhéré au personnage de Ciwen, forcément ça a fini par coincer. Il est parachuté comme ça, on ne sait rien de lui et lui aussi et ne sait rien de lui-même. Sauf qu'il est super fort et grossier avec un côté ultra bourru. Un vrai cliché ambulant ! Et à côté, on a Olivia, une créature des rivières, une ondine au caractère bien trempé, elle aussi à la recherche de la Roche des Âges. J'ai davantage accroché avec elle car ses desseins et sa personnalité sont plus clairement posés. Après, j'avoue, je n'en suis pas spécialement fan. Ces deux protagonistes qui sont les personnages principaux du récit ne sont pas les plus intéressants à mes yeux. J'ai trouvé bien plus passionnante, de par sa personnalité et son passé, Torhwa, une araignée géante dont Ciwen est très proche. C'est d'ailleurs la partie que j'ai préféré dans le roman car c'est là que tout commence à prendre sens et que l'on commence à percevoir tout l'enjeu des événements. Dommage que cela intervienne aussi tard dans le récit.
Côté plume, j'ai plus particulièrement apprécié les petites citations en début de chapitre, que j'ai trouvé vraiment efficaces. Pour le coup, elles donnaient vraiment envie de poursuivre la lecture afin d'en apprendre plus sur ce monde et sa mythologie. D'ailleurs, il n'y a rien à redire sur l'écriture. Le vocabulaire est riche, de belles tournures sont utilisées et en plus le roman est agrémenté de plusieurs illustrations. Par contre, c'est sûrement dû à la qualité de ma liseuse, une Vivlio Color, mais je n'ai pas pu les apprécier complètement car elles étaient vraiment très sombres et pour certaines, les détails étaient difficilement visibles.
Conclusion
Ce premier tome des Royaumes Démoniaques est assez prometteur bien que souffrant de plusieurs longueurs et flous. Heureusement, certains passages venaient largement les compenser, sans compter que la plume de Christropher Evrard est vraiment très agréable. Je suis un peu plus réservée quant à Ciwen, n'ayant pas apprécié son personnage. En effet, il n'est pas évident d'apprécier une histoire quand on n'adhère pas aux personnages. Mais bon, je suis quasiment sûre que Ciwen parviendra à me surprendre (positivement, j'espère) par la suite.
Extrait
« Malgré cela, je te le dis droit dans les yeux, ainsi qu'à vous tous ici, nous n'avons pas la moindre idée des secrets de la terre que nous foulons. Nous ne sommes que des grains de sable perdus dans un océan. La roche des âges fait partie des grands mystères de notre monde dont nous ne percerons peut-être jamais le secret. Je me demande, honnêtement, s'il existe des êtres capables de réellement nous dire en quoi consiste cet objet, et son histoire. Et, s'il en existe, je ne les connais pas. »
Comments