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Le Tribut des Dieux, Tome 1 : Octavia de Bleuenn Guillou


Auteur : Bleuenn Guillou

Genre : fantastique


Éditions : Hachette

Parution : 2022

Pages : 464


Série : oui

Tome : 1


Prix : Numérique : 13,99€ - Papier : 19,00€


Résumé

Neuf panthéons pour neuf types de magie.

Dans ce monde où les magiciens sont choisis par les dieux, on croit ces derniers immortels. il n’en est rien : tous les cent ans, chaque dieu choisit l’héritier qui prendra sa place. Une lutte intestine oppose les dieux qui ambitionnent l'immortalité et ceux qui la proscrivent.

Loin de ce combat, Octavia a perdu toute sa famille dans un incendie auquel elle a réchappé par miracle. Incapable de faire son deuil, elle est prête à tout pour les ressusciter. Y compris à passer un pacte avec le dieu maya du sacrifice humain et de la guerre. Elle accepte de tuer un inconnu, mais le dissimule à ses amis auxquels elle ment sans hésiter pour les convaincre de la suivre. Enfermée dans sa souffrance et obsédée par sa quête, multipliant les mensonges, Octavia ne réfléchit pas aux véritables desseins du dieu. Car les enjeux vont bien au-delà de sa famille et l’amèneront à découvrir de douloureuses vérités. Sur ceux qu’elle croyait connaître et sur ce monde qu’elle pensait familier.

Un dieu n’a pas toujours de bonnes intentions…

 

Avis lecture

Tout d'abord, merci à Netgalley et aux éditions Hachette pour m'avoir permis de lire ce premier tome du Tribut des Dieux de Bleuenn Guillou ! La couverture de ce roman a tout de suite attiré mon œil de passionnée de fantasy et le résumé de l'histoire était particulièrement alléchant : trahison, mensonge, complot et guerres divines, de quoi me convaincre de tenter l'aventure !

Eeeet c'est raté pour moi et ma critique va être, malheureusement, un petit peu sévère. Je ne saurais que trop le répéter : ce n'est que mon avis, qui reflète donc mon ressenti, avec toute sa part de subjectivité. Le but n'est pas de détruire le travail de l'auteur mais bien d'expliquer pourquoi je n'ai pas aimé.


Octavia a tout perdu dans un incendie qui a ravagé sa maison et détruit sa famille. Seule rescapée, elle ne parvient pas à se remettre de cette terrible perte. Alors, quand elle rejoint l'Académie pour apprendre la magie du sang, Octavia se met en quête d'un moyen de les ramener. Mais toute magie a un prix et le dieu qui lui répondra pourrait bien une contrepartie bien plus coûteuse. Les dieux, obsédés par leur guerre intestine, se déchirent. D'un côté ceux désireux de préserver le système actuel : choisir celui ou celle qui leur succèdera au bout d'un cycle de cent ans et de l'autre, ceux qui aspirent à l'immortalité. Octavia pourrait se retrouver sans le vouloir l'instrument des dieux. Mais quoiqu'il arrive, Octavia n'en a cure. Tout ce qui lui importe, c'est de ramener sa famille et ce, quel qu’en soit le prix. Alors quand un dieu lui demande de tuer un inconnu, sans s'attarder sur ses motivations, elle accepte. Pour parvenir à ses fins, elle convaincra son meilleur ami Théodore ainsi que Clémence, la fille de la directrice de l'Académie, et Aleksei, l'élève le plus doué de l'école, de l'aider dans sa quête. Faisant fi des principes moraux, elle leur donnera une raison faramineuse pour les persuader.

Mais voilà, là où il y aurait pu y avoir un antihéros que j'aurais adorer détester, j'ai juste détesté Octavia. La jeune fille est absolument antipathique. Quitte à mettre en scène un anti-héros, autant aller jusqu'au bout, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Octavia cumule les défauts : égoïste, antipathique, mythomane, elle est obnibulée par sa peine, sans tenir compte des autres.

J'ai eu l'impression que l'auteur a souhaité conférer une certaine ambiguïté à Octavia mais sans y parvenir. Si la quête d'Octavia est motivée par la peine, cela ne la légitime pas dans ses actes. Alors certes, Octavia n'essaie pas de se donner bonne conscience. En tout cas si peu. Octavia semble savoir ce qu'elle veut et semble prête à tout pour arriver à son objectif. Tout est dans le "semble" parce qu'au final, la jeune femme ne réfléchit pas vraiment à ses actes ni à leurs conséquences, se contentant de foncer tête baissée dans le tas. Tant que ça la mène là où elle veut. Je ne peux m'empêcher de penser à d'autres antihéros d'autres romans plus cohérents dans leur développement. Ces antihéros qu'on déteste mais surtout : qu'on adore détester. Or là, ce n'est pas le cas d'Octavia, qu'il est difficile d'apprécier. Et facile d'être agacé.

Forcément, quand ça n'accroche pas avec le personnage principal, il faut, pour compenser des protagonistes en mesure de compenser. Sauf que Clémence est presque aussi insupportable qu'Octavia. En mal de reconnaissance, elle a une fâcheuse tendance à voler les affaires des autres et a développé une obsession envers Octavia. Sans réelle personnalité, elle se cache la face derrière son hypocrisie. Théodore quant à lui est complètement insipide, bien que gentil et altruiste. Le seul qui était un peu plus intéressant que les autres était Aleksei. Mais là où il y aurait pu avoir une réelle ambiguïté, l'auteur s'est contentée de survoler le personnage.

Bleuenn Guillou est ainsi allée à l'excès dans les défauts d'Octavia, Clémence et Théodore et n'a fait que survoler le personnage d'Aleksei. Or c'est dommage, j'aurais préféré l'inverse, Aleksei ayant un potentiel tellement plus important comparé aux autres. Qui plus est, il était très aisé de deviner dès les premières lignes son rôle. J'ai été même très déçue d'avoir bien deviné.


Mais, au-delà des personnages, ce que je regrette le plus c'est l'intrigue. Il manque un fil conducteur. Si la quête d'Octavia est liée à la querelle des dieux, on peine à en mesurer les réelles enjeux et par conséquent à les lier complètement. L'intrigue est trop légère, trop superficielle et les enjeux ne sont pas assez posés. En quoi la quête d'immortalité de certains dieux impacte-t-elle la quête d'Octavia ? En quoi le pacte conclut peut-il avoir une influence sur l'issue de la querelle ? Lorsque je suis arrivée à la fin, découvrant la réponse apportée, j'ai été vraiment déçue : tout ça pour ça...

Il se dégage de tout ça une impression brouillonne, d'histoire pas finalisée. J'aurais aimé plus de profondeur, plus de développement. Ainsi, le panthéon des dieux est un gigantesque fouillis regroupant tous les dieux de toutes les civilisations. Or si quantité et qualité riment, elles ne sont pas synonymes. J'aurais préféré une présentation et une exploitation d'un nombre moins important de dieux pour un développement plus qualitatif, quitte à ce que d'autres dieux soient introduits plus tard. L'aspect civilisationnel et culturel est complètement absent, au profit d'une pseudo-guerre de pouvoir. Les défauts des dieux mais également des mortels auraient dû être leurs forces. Là, ils ne sont même pas leur faiblesse.


L'auteur avait pourtant tout ce qu'il fallait pour faire un excellent roman. Mais il y en avait peut-être trop et c'est comme si le choix avait été fait de tout mettre dans le même pot. Cela donne une jolie couverture au résumé alléchant mais ne laisse guère place à l'exposition d'un travail de fond, dont je ne doute absolument pas de l'existence.


Conclusion

Le Tribut des Dieux a été une lecture sans guère de surprise. S'annonçant comme un roman sombre et violent, ce roman ne fait que survoler un univers qui avait pourtant du potentiel. Mais porté par une intrigue insuffisamment ambitieuse et par des personnages guère sympathiques, je n'ai pas réussi à accrocher.


Extrait

« - C'est dommage que tu ne sois arrivé qu'à la fin, souffle Athéna. Je n'ose pas imaginer l'état du domaine si nous avions passé nos cent ans ensemble !

Je souris.

- Les dieux et le monde seraient à nos pieds. »

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