Auteur : Paul Béorn
Genre : fantasy
Éditions : Hardigan
Parution : 2022
Durée : 19h29mn
Série : non
Prix : Numérique : 5,99€ - Papier : 7,90€ - Audio : 19,99€
Achat : Cultura - Le Septième Guerrier Mage
Résumé
J'ai pillé, brûlé, tué. Puis j'ai déserté l'armée la plus puissante du monde. Je voulais être libre, vivre la belle vie loin de cette foutue guerre... Mais voilà que je dois défendre un village de paysans contre cette même armée dont je portais les couleurs. Des milliers de soldats sont en marche.
Former des combattants, monter des fortifications, trouver des armes... Ces culs-terreux croient dur comme fer que je porte le pouvoir d'un Guerrier-Mage. Moi, je ne donne pas cher de nos peaux. Mais il y a au moins une personne dans cette vallée que je ne pourrai jamais abandonner, alors j'irai jusqu'au bout.
Mon nom, c'est moi qui l'ai choisi : je suis Jal, celui-qui-ose.
Avis lecture
Grande adepte de fantasy, ce roman me faisait de l'œil depuis un bon moment. Du coup, quand j'ai eu l'occasion de le découvrir en version audio, je n'ai pas hésité une seconde. J'aurais dû…
Jal est un homme perdu. Amnésique, sa mémoire n'est qu'un vaste puzzle dont il peine à réunir toutes les pièces. Ayant déserté son armée, il se retrouve un jour dans un village de paysans, dans l'autre camp… Pris au jeu des évènements, il se retrouve à devoir assurer leur défense contre cette même armée qu'il vient de quitter. Les villageois semblent d'ailleurs persuadés qu'il est un Guerrier-Mage, ce dont Jal doute cruellement. Mais bon, puisqu'ils ont décidé d'avoir foi en lui, il va tenter de se montrer à la hauteur, plutôt bon gré mal gré. Et puis son nom signifie Celui qui ose, alors autant oser !
Je découvre la plume de Paul Béorn avec Le Septième Guerre-Mage qui a eu son petit succès. Ce roman présente un style d'écriture très simple, tout en fluidité. C'est même très épuré, cash, direct. Paul Béorn va directement à l'essentiel, sans s'embarrasser de fioritures. Ce qui correspond bien au caractère de son personnage, Jal, le narrateur, et qui permet d'avoir un récit hyper dynamique. Mais à trop être tranchant, on se blesse. La récurrence du héros en quête d'identité qui va trouver un but à sa vie est un thème récurrent, surtout en fantasy. Par conséquent, pour se démarquer des autres œuvres, il en faut ! Et pour moi, ce n'était pas assez.
C'est donc une lecture en demi-teinte pour moi et voici pourquoi.
Je vais commencer par ce qui m'a le plus dérangée dans un premier temps : le format. Commencé dans un format audio, je n'ai absolument pas accroché avec la voix du conteur et sur une écoute de quasiment 20h00, ça joue énormément. J'écoute de plus en plus de roman dans leur version audio et je me rends compte ici à quel point la voix du conteur joue dans l'appréciation du roman.
Est venu un moment où, me rendant compte que ça n'allait toujours pas, je me suis décidée à passer sur la version ebook, histoire de donner une autre chance à Jal. Mais, là aussi, ça ne passait toujours pas. Étant du genre têtu, j'ai quand même persisté dans cette lecture. Et, ô joie, il y a eu un changement, une fois passée plus de la moitié du roman !
Pour autant, même en lecture, je ne pense pas que j'aurais plus adhéré à la première partie de l'histoire.
C'est un récit très cynique, jusque dans l'humour. Et ça, c'était un super bon point de départ. De plus, les chapitres sont très courts, ce qui permet de s'y retrouver facilement à chaque pause. Cela donne un rythme très hachuré, donnant envie de poursuivre, les coupures ayant forcément lieu aux moments les plus importants. Paul Béorn maîtrise le tempo de son histoire et installe une tension qui ne se relâche quasiment jamais. Mais côté personnages, ça ne passait pas du tout pour moi. Jal est tout simplement insupportable. Jal est très insolent. Jal est un rustre.
À aucun moment je n'ai réussi à m'attacher à lui et à peine à Gloutonne, même si leur relation est plutôt sympa. Déjà vue mais sympa. Progressivement, j'ai donc décroché car si la tension est permanente, Jal et ses sempiternelles lamentations ont eu raison de moi.
Jal est en quête identitaire, ses souvenirs sont épars et sa mémoire fragmentée, raison pour ne se soucier que de lui et de Gloutonne. Cela donne une alternance dans le temps, entre le présent et le passé. Mais les nombreux flashbacks apportent un sentiment de confusion qui va de paire avec l'état d'esprit de Jal. Q'est-ce que son maître lui a fait subir ? Quelles atrocités a-t-il vécu ? Une chose est sûre : arraché à sa famille, l'apprentissage auprès du maître est dur et sans pitié. Mais à quelles fins ? Encore un peu et je ne l'aurais jamais su. Arrivée à ce stade de la lecture, j'ai davantage subi l'histoire, au lieu de me laisser porter par elle.
Mais parfois c'est bien d'être têtue. Une fois la première moitié dépassée, j'ai un peu plus accroché. J'ai trouvé Jal beaucoup plus convaincant (et sympathique) lorsqu'il a commencé à évoluer dans son cercle de compagnons. Les autres protagonistes, tels que Holan ou encore Nola ont révélé leur potentiel et se sont montrés bien plus intéressants qu'au premier abord. Si Jal en apprend chaque jour un peu plus sur lui-même, les réponses les plus importantes se trouvent en réalité auprès de ses compagnons. Il lui faudra d'ailleurs trouver la force de tourner son regard vers l'avenir car les événements ont pris une tournure plus intense. Et lorsque l'auteur se concentre moins sur l'égocentrisme de Jal, c'est tout de suite plus intéressant. La quête identitaire de Jal est lassante mais elle est ici contrebalancée par ses interactions avec son cercle. Avec son implication auprès de ses nouveaux compagnons, sa mission auprès des villageois prend tout son sens et une vraie tension s'installe, une tension prête à voler en éclats au moindre moment.
Conclusion
Je ne dis pas que je ressors conquise de la lecture du Septième Guerrier-Mage mais je trouve que la construction du livre est très inégale, tant le contraste entre la première moitié et la dernière partie est grand. Au moins, le fait de persister aura eu pour effet d'adoucir mon avis sur le roman.
Extrait
« Plus on aime, plus on souffre. »
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