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Le Pavillon des Pivoines de Lisa See


Auteur : Lisa See

Traduction : Pierre Ménard

Genres : romance fantastique


Éditions : J'ai Lu

Parution : 8 mai 2009

Pages : 480


Série : non


Prix : Papier : 7,60€ - Numérique : 7,49€


Résumé

Au XVIIe siècle en Chine, au début de la dynastie mandchoue, la jeune Pivoine tombe amoureuse de Ren, un homme entrevu lors de la représentation d'un opéra épique donné dans le jardin de sa famille, les Chen. Mais elle est déjà promise à un homme qu'elle n'a jamais vu. Atteinte du mal d'amour, Pivoine se laisse dépérir. Après sa mort, son long voyage dans les affres de la passion se continue.

 

Avis lecture

Lu dans le cadre de la lecture commune Booknode de Février 2022, Le Pavillon des Pivoines est le premier roman que je lis de Lisa See.


Pivoine est une jeune Chinoise, presque plus une adolescente mais pas encore une femme adulte, en plein coeur de la Chine du XVIIème siècle. Quelques mois avant son mariage, elle croise le regard d'un jeune poète assistant à une représentation de l'opéra Le Pavillon des Pivoines, donnée par son père dans leur demeure. Elle en tombe éperdument amoureuse et l'issue lui sera malheureusement fatale. Atteinte du mal d'amour, Pivoine va se laisser dépérir, comme bien d'autres jeunes filles avant elle. Ne pouvant supporter d'épouser un autre homme que son poète, la jeune fille a abandonné toute envie de vivre. Désormais fantôme, Pivoine va devoir parcourir un long chemin avant de trouver la paix et la sérénité.


Je suis assez mitigée sur cette lecture. J'ai failli abandonner à plusieurs reprises mais j'avais envie malgré tout de connaître l'évolution de l'histoire. Du coup j'ai continué mais sans grande conviction.

L'histoire commence pourtant bien. Pivoine est jeune, plutôt belle et intelligente. C'est cette dernière qualité que sa mère redoute. Car une femme intelligente est une femme qui réfléchi à bien des sujets, des sujets qui ne sont pas nécessaires à une bonne épouse. Le rôle d'une femme est de satisfaire son mari et de lui donner des fils. Une fille qui réfléchit, qui aime lire, qui s'interroge, c'est, pour une mère, une source de problèmes et de déception. Difficile de faire entendre à Pivoine qu'elle doit s'en tenir au rôle de la parfaite épouse. Passionnée par Le Pavillon des Pivoines, elle collectionne toutes les éditions existantes. L'histoire de Liniang n'a aucun secret pour elle. Cet opéra fait la terreur de sa mère. Beaucoup de jeunes filles sont décédées après l'avoir lu. Est-ce un opéra maudit ? Un opéra qui met de mauvaises choses dans leur tête ? L'amour n'a pas sa place dans la vie réelle. Il faut perpétuer les lignées, honorer les ancêtres, faire la fierté de sa famille et satisfaire la belle-famille. Quoiqu'il en soit, Pivoine a du mal à se soumettre à tout cela. Non pas qu'elle rejette les traditions et les coutumes. Les enseignements de sa famille sont importants et elle a à cœur de faire l'honneur de sa famille. Mais en tombant amoureuse de son poète, la jeune fille a signé sa perte.

Passée dans le monde des esprits, elle va errer, en quête de paix et en apprendre bien plus dans la mort que durant sa courte vie, sur elle mais aussi sur sa famille comme sur la société dans laquelle elle vivait. Elle y fera de nombreuses rencontres, la poussant à s'interroger sur les causes de sa mort et sur la place des femmes dans la société chinoise du XVIIème siècle.


Autant j'ai bien aimé la première partie, autant mon engouement est vite retombé au fil des pages suivantes. Le folklore chinois est vraiment très intéressant et est bien exposé ici, tout comme certains pans culturels. On y apprend ainsi comment les jeunes femmes sont éduquées en vue de leur mariage et le rituel du bandage des pieds est tellement bien détaillé qu'il est difficile de rester impassible face à la souffrance qu'il engendre. De même, on en apprend énormément sur le monde des esprits et le cheminement jusqu'à la prochaine réincarnation. Si la vie est une épreuve, le repos dans la mort ne peut être trouvé qu'à la condition d'avoir mené une vie vertueuse. Mais cela n'est pas suffisant. Le lien entre les vivants et les morts est maintenu. Si la famille du défunt n'accomplit pas les rituels et n'honore pas sa mémoire, alors celui-ci se retrouvera coincé pour l'éternité, jusqu'à devenir un esprit errant, dépérissant chaque jour un peu plus. C'est le sort qui attend Pivoine. Si elle n'a pas su se montrer maîtresse de sa vie, elle va devoir faire preuve de courage et de volonté dans sa mort pour trouver le repos et la sérénité. Et qui sait ? Peut-être parviendra-t-elle à retrouver son amour perdu.


La force de ce roman réside dans sa richesse culturelle et dans le style de l'auteur mais du point de vue scénaristique, il y a trop de longueurs et des émotions trop peu présentes. On voit que Lisa See maîtrise vraiment bien son sujet mais à trop vouloir en faire, on en perd l'intérêt pour l'histoire et je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Pivoine est pourtant un personnage agréable, qui commet de nombreuses erreurs et qui évolue énormément au fil des pages. Elle n'est pas parfaite, loin de là, et ses actes ont même parfois des conséquences terribles. Sa mère mais aussi sa grand-mère sont tout aussi intéressantes et j'étais ravie d'en apprendre plus sur leur passé. Sauf que ces passages intéressants étaient suivis de bien trop de longueurs, l'auteur se lançant dans des descriptifs culturels et historiques tenant davantage de l'exposé que du récit, ce qui cassait alors l'intensité émotive.

C'est donc une petite déception pour moi.


Conclusion

Le Pavillon des Pivoines de Lisa See est une lecture enrichissante et intrigante dont la force réside principalement dans sa richesse culturelle. Bien que la trame soit intéressante, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages tant les descriptions étaient bien trop nombreuses et parfois répétitives, au détriment de l'histoire des personnages. C'était donc une lecture en demi-teinte pour moi : à la fois enrichissante et lassante.


Extraits

« Le mieux que tu puisses faire, me disait-elle, c'est de prendre modèle sur les anciens. La poésie a pour but de t'apporter la sérénité, non de corrompre ton esprit, tes sentiments ou tes pensées. »


« Tout commence avec l'amour. Pour Liniang, cela débute par sa découverte du jardin, que vient prolonger son rêve - et cela ne prend jamais fin. »

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