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La Plantation de Leila Meacham


Auteur : Leila Meacham

Genre : drame, romance

Éditions : Charleston

Publication : Janvier 2016

Pages : 608

Série : oui

Tome : 0 - Préquelle des Roses de Sommerset (peut être lu indépendamment)


Prix : 8,90€


Résumé

Caroline du Sud, 1835.

Silas Toliver n'a qu'un seul rêve, celui de partir pour le Texas avec sa bien-aimée Lottie, pour y établir une plantation. Mais lorsqu'il est privé de son héritage et se retrouve sans argent, il voit son rêve s'écrouler.

Fille d'un riche propriétaire terrien, Jessica Wyndham a caché un esclave fugitif. Pour laver l'honneur de la famille, son père propose un marché à Silas : il financera son expédition vers l'Ouest s'il accepte d'épouser Jessica et de partir avec elle.

Réussiront-ils à surmonter leurs différences et à vivre heureux ensemble ? Et quelle est cette mystérieuse malédiction qui semble toucher les Wyndham et les Toliver ?



Avis lecture

Bon, je vous annonce d’entrée de jeu la couleur : La Plantation est un énorme coup de cœur. J’ai dévoré ce pavé de 600 pages en peu de temps tellement il m’était difficile de quitter Jessica et Silas comme ça, sans connaître le fin mot de l’histoire ! Et quelle histoire !


L’intrigue de La Plantation se déroule en plein milieu de la conquête du Far West par les Américains. Silas, benjamin de la famille Toliver, ne peut se satisfaire de sa condition. Privé de son héritage par son père en faveur de son frère aîné, il se retrouve sans le sou et surtout, sans plantation. Or, le jeune homme rêve de pouvoir établir sa propre plantation. Pour cela, qu’une seule solution : partir, partir loin même. Au Texas pour être précise. Cependant, les routes regorgent de dangers et ce n’est pas le genre de voyage idéal à entreprendre avec sa fiancée et son fils issu d’une précédente union. Il lui faut donc préparer méticuleusement chaque étape.

De l’autre côté, il y a Jessica, une jeune femme fougueuse et pleine de convictions issue d’une riche famille terrienne. Or, il ne fait pas bon avoir certaines positions dans ce type de société. Militant activement pour l’abolition de l’esclavage, Jessica a été bien avertie par ses parents : aucun dérapage toléré. Si ses propos pouvaient jusqu’ici être mis sur le compte de la jeunesse, un jour Jessica va cependant dépasser les bornes et ne pourra plus faire marche arrière. Afin de sauvegarder les apparences, son père ne lui laisse que deux options : finir ses jours dans un couvent ou bien épouser Silas. Encore faut-il que Silas accepte. Il faut dire que ce dernier se trouve lui aussi bien dans l’embarras. Son voyage risque à tout moment de ne pouvoir être réalisé, faute de ressources financières. Alors quand il se retrouve au bord du gouffre, son rêve sur le point de s’écrouler, il voit dans la proposition de M. Wyndham peut-être l’occasion qui lui manquait pour pouvoir enfin accomplir ce qu’il désire le plus. Mais pour cela, il lui faut renoncer à beaucoup. À commencer par sa fiancée Lottie, dont il est éperdument amoureux. Sa mère lui fait une promesse : s’il renonce à Lottie et s’il épouse Jessica dans le but d’accomplir son rêve, alors son bonheur ne durera jamais. Voilà qu’une sombre malédiction est jetée sur lui. Cela suffira-t-il à le faire renoncer ? Loin s’en faut. Silas est déterminé à partir et rien ne l’arrêtera, ni l’éventualité d’une malédiction, ni sa fiancée, ni le chantage d’un père désireux de sauver sa fille.


Avec La Plantation, le lecteur plonge dans une fresque familiale ambitieuse aux côtés de personnages aussi attachants que charismatiques. Mais c’est également plus que ça. Sur fond de voyage, Leila Meacham entraîne son lecteur dans une aventure trépidante, à la conquête du Far West, en passant par la Guerre de Sécession et bien au-delà. Là, le lecteur est sans cesse confronté à deux points de vue. Rien n’est ni blanc ni noir. Si l’esclavage permet aux plantations de prospérer, celles-ci leur offrent également une protection. Non loin de cautionner les atrocités commises, Leila Meacham va alors prendre le soin de nous exposer les deux opinions par le biais de deux personnages que tout semble, a priori, opposer : Silas et Jessica. D’un côté, le Sudiste terrien, amoureux de ses terres, pour qui l’esclavage est avant tout une main d’œuvre permettant à sa famille et à sa propriété de prospérer. De l’autre, l’Américaine abolitionniste, fervente partisane de la fin de l’esclavage, et féministe accomplie aux idées plutôt révolutionnaires pour sa condition. Comment une femme peut-elle oser prendre ce genre de position, et en public qui plus est ? Une union de deux individus aux idées aussi dissemblables, pour ne pas dire opposées, est condamnée dès le départ. Mais leurs différences pourraient également être un atout, une force pour assurer des bases solides et qui sait, peut-être pourront-ils accomplir leurs rêves et trouver le bonheur ensemble ?


Leila Meacham est une auteur que j’avais déjà eu l’occasion de découvrir avec Les Virevoltants. Malheureusement, le récit n’avait pas réussi à me convaincre. Auteur que l’on pourrait qualifier de chroniques américaines, elle a ici cependant réussi à me faire complètement changer d’avis avec La Plantation. Est-ce le cadre historique qui m’a davantage convaincue cette fois ? Certes, c’est une période qui me fascine. Mais ce n’est pas tout. Ce roman m’a paru beaucoup plus abouti que le précédent, le travail de recherche étant beaucoup plus méticuleux ici. Du début à la fin, l’auteur parvient à tenir son lecteur en haleine jusqu’au bout. Si certains passages pourraient paraître prévisibles, c’est seulement parce qu’ils sont en fait la suite logique du récit initié. Les évènements n’auraient pu se dérouler autrement, Leila Meacham maîtrisant la moindre virgule, le moindre rebondissement de son scénario. Et c’est tant mieux pour le lecteur ! Car il est alors conféré au roman une force d’émotions qui saura ravir et emporter n’importe lequel des lecteurs !


Conclusion

La Plantation, préquelle des Roses de Somerset, nous livre une histoire merveilleuse de colons américains qui rêvaient de terres lointaines et d’avenir prospère. Riche en détails historiques comme en émotions, Leila Meacham nous emmène avec ce roman sur les routes aux côtés de Silas et Jessica, à la conquête du Far West. Une vraie perle !

Extrait

« Si seulement Jessica s'était contentée d'être l'enfant unique et choyée de l'un des hommes les plus fortunés du Sud ! Depuis toujours, hélas, elle fuyait le rôle qui lui était dévolu de par sa naissance. Percevait-elle que les attentions de Carson Wyndham ne visaient qu'à racheter sa déception de ne pas avoir engendré une reine de beauté ? Jessica réfléchissait trop. Elle s'interrogeait, défiait l'autorité, se rebellait à tout propos… une fougue que Carson jugeait agaçante chez une jeune fille. Pour Eunice, Jessica avait tout d'un garçon manqué. »

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