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La philosophie dans le boudoir du Marquis de Sade


Auteur : Marquis de Sade

Genre : érotique, essai


Éditions : Folio Classique

Parution : 11 Juin 1976

Pages : 320


Série : non


Prix : Numérique : 0,00€ - Papier : 8,60€


Résumé

Dolmancé à Eugénie : "Soyez de même extrêmement libre avec les hommes ; affichez avec eux l'irréligion et l'impudence : loin de vous effrayer des libertés qu'ils prendront, accordez-leur mystérieusement tout ce qui peut les amuser sans vous compromettre ; laissez-vous manier par eux... ; mais, puisque l'honneur chimérique des femmes tient à leurs prémices antérieures, rendez-vous plus difficile sur cela ; une fois mariée, prenez des laquais, point d'amant, ou payez quelques gens sûrs : de ce moment tout est à couvert ; plus d'atteinte à votre réputation, et sans qu'on ait jamais pu vous suspecter, vous avez trouvé l'art de faire tout ce qui vous a plu."


"Pour qui veut aller au fond de ce que signifie l'homme, la lecture de Sade est non seulement recommandable, mais nécessaire" (Georges Bataille).


Avis lecture

Alors que la tendance Mommy Porn explosait il y a quelques années avec 50 Nuances de Grey, donnant un coup de fouet à la littérature érotique, d'autres romans de ce type eux avaient déjà leur place dans la postérité. Il en va ainsi des écrits du Marquis de Sade, auteur ô combien polémique en son temps et qui aura passé une bonne partie de sa vie en prison.

Provocateurs et vulgaires, les romans du Marquis ne sont pas pour autant dénués de fond. Hum, sans jeu de mots (ou presque). La Philosophie dans le Boudoir est l'un de ses plus connus. Sous forme de dialogues nous assistons-là à ni plus ni moins que l'éducation (libération ?) libertine d'Eugénie, jeune ingénue pas si ingénue, par une équipe de libertins. Ils prennent la chose très au sérieux et vont tous s'y mettre gaiement.

Sous couvert d'un texte érotique outrageant, le Marquis de Sade se livre à travers les dialogues de ses personnages à une violente critique d'une société où la plupart des droits qui nous paraissent acquis aujourd'hui ne l'étaient absolument pas.

Alors oui, des textes des Lumières sur la liberté, les droits de l'Homme ou encore les privilèges, il y en a toute une flopée. Voltaire, Diderot, Laclos, Montesquieu, Rousseau... pour ne citer qu'eux, tous se sont livrés à leur manière à une sévère critique de la société et de son organisation. Pour autant, le Marquis de Sade se démarque considérablement de ses confrères par ses textes beaucoup plus crus. Et tout y passe. Si Eugénie est retournée dans tous les sens "dans son intérêt" et pour parfaire son éducation, la société l'est aussi (pas de la même manière certes).


Pour autant, j'ai trouvé ce texte dérangeant, sûrement la volonté de l'auteur, et pas forcément utile dans la démarche. Pour le coup, je trouve que la dimension provocatrice a pris bien trop le dessus sur le fond. J'ai déjà lu Justine ou les malheurs de la vertu et je n'ai pas souvenir d'avoir été aussi mal à l'aise ou choquée. Au contraire, je trouvais qu'il permettait de comprendre ce qu'était son auteur et son regard sur la société en nous confrontant aux pires facettes de l'Homme. Derrière toute une série d'actes plus immondes les uns que les autres se cachait une réelle réflexion sur son époque et sa société.

Avec La Philosophie dans le Boudoir, on comprend que l'intention est la même, c'est même en quelque sorte un résumé de sa pensée. Mais... Pas un bon résumé. Je l'ai trouvé ennuyeux et c'est à peine si j'ai réussi à le terminer. Certes, ce roman nous pousse à nous interroger mais, à mon sens, il y a en d'autres qui le font avec autant de pertinence et bien mieux.


Conclusion

Adepte des classiques et n'ayant pas peur des lectures plus crues, La Philosophie dans le Boudoir ne m'a pas convaincue. S'il est important de resituer le roman dans son époque pour comprendre l'intention de l'auteur, il n'en reste pas moins que je ne l'ai pas apprécié et bien entendu, il ne s'agit pas d'un roman à mettre entre toutes les mains, en particulier les plus jeunes !


Extrait

« N’écoutez jamais votre cœur, mon enfant, c’est le guide le plus faux que nous ayons reçu de la nature. »

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