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La fille de la supérette de Sayaka Murata


Auteur : Sayata Murata

Genre : contemporain


Éditions : Folio

Parution : 2019


Série : non


Prix : 7,50€ (Papier)



Résumé

"Les gens perdent tout scrupule devant la singularité, convaincus qu'ils sont en droit d'exiger des explications." Trente-six ans et célibataire, Keiko travaille comme vendeuse dans un konbini, ces supérettes japonaises ouvertes 24 h/24. Elle n'envisage pas de quitter ce petit univers rassurant, au grand dam de son entourage qui désespère de la voir un jour fonder une famille. Son existence bascule à l'arrivée d'un nouvel employé, Shiraha, lui aussi célibataire. Éloge des anticonformistes, La fille de la supérette a connu un succès retentissant au Japon, où il a reçu le prix Akutagawa, équivalent du prix Goncourt.


 

Avis lecture

Sayaka Murata nous entraîne dans un univers déconcertant avec son roman La fille de la supérette. En tant que lectrice passionnée par les cultures asiatiques, en particulier la culture japonaise, j'étais pleine d'attentes en commençant ma lecture. Cependant, je me suis vite rendu compte que ce roman était loin de correspondre aux clichés et aux stéréotypes habituels que l'on associe au Japon.


La fille de la supérette met en scène Keiko Furukura, une femme de trente-six ans qui travaille comme vendeuse dans une supérette japonaise ouverte 24h/24, appelée konbini. Dès les premières pages, nous comprenons que Keiko est en marge de la société depuis son enfance. Son emploi au konbini est devenu une sorte de refuge pour elle, et malgré les pressions sociales pour qu'elle se marie et fonde une famille, elle reste attachée à son travail.


Ce qui m'a déroutée dans ce roman, c'est son ambiance étrange et décalée. L'écriture de Murata est sobre et directe, ce qui renforce le sentiment de malaise qui se dégage de l'histoire. On sent que quelque chose ne tourne pas rond, que les personnages évoluent dans un monde où les normes et les attentes sociales sont étouffantes. Keiko elle-même est un personnage énigmatique, difficile à cerner, et j'ai trouvé étrangement fascinant de suivre son parcours.


La fille de la supérette aborde des sujets d'actualité au Japon, notamment le rapport au travail et à la société japonaise. Sayaka Murata critique ouvertement la pression sociale qui pèse sur les individus pour se conformer aux normes établies. Keiko est constamment jugée par son entourage pour son célibat et sa précarité professionnelle à un âge où la plupart des femmes sont déjà mariées et ont des enfants. Murata pointe ici du doigt les attentes sociales rigides et le conformisme qui dominent la société japonaise.


En lisant ce roman, j'ai réalisé que mes connaissances culturelles sur le Japon étaient trop limitées pour saisir réellement toute la portée du roman. Je me suis sentie confrontée à une réalité complexe et nuancée, et j'ai compris que la critique de la société japonaise dépeinte par Murata était bien plus profonde et subtile que ce que j'arrivais à en percevoir. Les références culturelles et les subtilités de l'écriture m'ont échappé à certains moments, mais cela n'a pas diminué mon intérêt pour l'histoire. Mais cela m'a complètement déroutée à plusieurs reprises et j'ai eu le sentiment de ne pas trop savoir où j'allais et comment. La critique de la société est là certes et j'ai eu l'impression que Keiko était parfois étrangère à sa vie. En marge de la société, ou plutôt de ses attentes, Keiko se laisse plus ou moins porter par les événements. Mais est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Car elle semble y avoir trouvé une certaine forme de bonheur.


Ce roman m'a poussée à réfléchir sur les pressions sociales et les attentes auxquelles nous sommes soumis dans nos propres sociétés. Il a suscité en moi une certaine empathie envers les personnages, qui cherchent désespérément à trouver leur place dans un monde qui les rejette. La critique de Murata est incisiv et nous pousse à remettre en question les normes établies.


Conclusion

La fille de la supérette de Sayaka Murata est un roman déroutant et captivant qui aborde des sujets d'actualité au Japon. En tant que lectrice intéressée par la culture japonaise, j'ai été confrontée à une réalité complexe et à une critique sociale profonde. Malgré mon incertitude quant à savoir si j'ai aimé le livre ou non, je suis reconnaissante aux Buveuses d'encre de m'avoir fait découvrir cette histoire et d'avoir été poussée à réfléchir sur les normes sociales et le conformisme. Je recommande La fille de la supérette à tous ceux qui sont prêts à se plonger dans un récit troublant et à remettre en question les conventions de la société.

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