Auteur : Kiersten White
Traduction : Véronique Baloup
Genres : fantasy, romance
Éditions : De Saxus
Parution : 9 décembre 2021
Pages : 443
Série : oui
Tome : 2/3
Prix : Papier : 17,90€
Achat : Cultura - La Trahison de Camelot
Résumé
Le Roi Arthur étend l'influence de son royaume avec Guenièvre à ses côtés. Mais chaque nuit, celle-ci rêve de ténèbres et d'un mystérieux pouvoir qui rôde sous le château… ?
Guenièvre a peut-être accepté son rôle de reine de Camelot, mais elle n'arrive toujours pas à y trouver sa place. Alors que Brangien pleure son amour perdu, que Lancelot essaie de s'affirmer en tant que chevalière et qu'Arthur règne, la jeune femme réalise à quel point son existence est vide. Elle n'a aucun souvenir de qui elle était avant de jouer ce rôle de composition. Après un évènement tragique, Guenièvre revient à Camelot pour y trouver la plus grande des menaces. Pas sous les traits de la Reine Noire ou d'une armée d'invasion, mais en la personne de la petite sœur de la vraie Guenièvre. Pourra-t-elle maintenir l'illusion ou va-t-elle faire face à un danger sans précédent ?
Avis lecture
C'est toujours avec une certaine appréhension et impatience que je me lance dans la suite d'un roman que j'ai adoré. La peur d'être déçue est toujours là, très présente. C'est exactement le sentiment que j'avais en me lançant dans la lecture du deuxième tome de L'Ascension de Camelot. Mais ô joie ! Mon appréhension n'avait pas lieu d'être car aucune déception à l'horizon. Le premier tome a été un coup de cœur. Il en va de même avec La Trahison de Camelot !
Si vous n'avez pas lu ou terminé le premier tome, je vous déconseille fortement de lire cette chronique, sauf si ça ne vous dérange pas d'avoir une partie de l'intrigue dévoilée.
Après la trahison de Mordred qui a permis le retour de la Reine Noire, Guenièvre est plus inquiète que jamais. Se rapprochant d'Arthur et malgré ses sentiments ambigus pour le neveu du roi, la jeune femme souhaite plus que tout protéger Arthur de la terrible menace de son ancienne ennemie. Mais une autre menace se présente sous une forme inattendue : la petite sœur de Guenièvre qui arrive tout juste à Camelot. La supercherie risque de tomber ! Et avec elle, Guenièvre ! Sera-t-elle démasquée ? Comment tenir le rôle d'une autre personne alors même que le moindre souvenir ne parvient à trouver prise dans sa mémoire ?
La nouvelle de la condamnation d'Iseult offre à Guenièvre l'occasion de s'éloigner pendant quelque temps de Camelot et de sa sœur un peu trop fouineuse. Brangien est déterminée à tout tenter pour sauver l'élue de son cœur et Guenièvre ne reculera devant rien pour l'aider, nous montrant là une facette supplémentaire de sa personnalité. En effet, si la jeune femme apparaît toujours tourmentée, progressivement elle gagne en assurance et en autorité, se conformant de plus en plus à son rôle de reine, et non de sorcière. Mais la mission n'est pas sans danger ! Guenièvre, à n'en faire qu'à sa tête, pourrait bien mettre en péril tout ce qu'Arthur tente de bâtir puisque la magie reste bannie du royaume. Or, la dualité de Guenièvre apparaît ici d'autant plus. La magie fait partie d'elle et face au danger, difficile de laisser la sorcière en elle ne rien faire. Et Lancelot peine à maintenir Guenièvre sur la bonne voie. Bien qu'au courant de tout ce que représente sa reine, la chevalière ne parvient qu'à grand peine à remplir son rôle de protectrice envers elle. Cela est d'autant plus difficile que les autres chevaliers du roi ne l'acceptent pas, en raison de sa condition de femme. C'est donc un roman où les femmes ont encore une grande place et un rôle essentiel à tenir.
Néanmoins, les hommes sont eux aussi bien présents. Notamment Arthur, qui révèle une nature plus sensible, à laquelle il ne peut laisser libre cours en raison de son propre rôle et des attentes de ses sujets. Tout ce qu'il fait, c'est pour le bien de Camelot. À une exception près, Guenièvre. Celle-ci pourrait se révéler autant une force qu'une faiblesse. Or Guenièvre est partagée. Partagée entre son attirance pour Mordred, représentant d'un monde qui disparaît chaque jour un peu plus, et son amour pour Arthur, dont le regard est résolument tourné vers l'avenir. Merlin lui a confié une mission. Mais en est-elle seulement capable ? En a-t-elle encore l'envie ? Elle, qui a perdu confiance en son mentor. Les quelques bribes de son passé auxquelles elle parvient à se raccrocher ne font qu'accentuer sa confusion. Et pourtant, j'ai apprécié découvrir à ses côtés sa force et son courage, trouvant le moyen d'avancer et de croire en tout ceux qu'elle aime quoiqu'il arrive.
Est-ce qu'on peut dire que l'intrigue avance avec ce deuxième tome ? Pas vraiment et ce n'est qu'à la fin que tout s'emballe. Ici, l'intérêt réside dans la quête identitaire de Guenièvre tout au long du roman, à travers divers épisodes. Et petit à petit, tous les fils se rejoignent, les complots prennent forme et sont dévoilés. Pour sauver Arthur, encore faudrait-il que Guenièvre se sauve avant...
Conclusion
La Trahison de Camelot s'inscrit dans la parfaite continuité du tome précédent. Guenièvre se cherche et se trouve petit à petit et les révélations sont nombreuses. Pour autant, suffiront-elles à déjouer les plans de la Reine Noire ?
Extraits
« Quel dommage que la nature soit à la fois si paisible et si dangereuse ! Mais telle était sa dualité. Elle donnait la vie et la prenait, prodiguait et retenait, offrait beauté et danger dans une même mesure. Camelot était un lieu sûr, ordonné et structuré, où tant de choses avaient été mises en place pour séparer les humains de l'environnement sauvage. Des toits et des murs. Des canalisations pour l'eau. Des épées et des hommes pour les brandir. La séparation était une protection, mais aussi une perte. »
« Peut-être que personne ne méritait jamais de mourir. N'y avait-il pas plus grande arrogance ou plus grand mal dans le monde que de décider que la vie ou la mort était un choix qui ne dépendait que d'une unique personne ?
"Je suis désolée qu'Hilda soit morte, vraiment, mais je n'accepterait pas que vous souffriez parce que les siens avaient décidé qu'il était mieux de kidnapper et de voler plutôt que de travailler." »
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