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L'Ascension de Camelot, Tome 1 : La Duperie de Guenièvre de Kiersten White


Auteur : Kiersten White

Traduction : Véronique Baloup

Genres : fantasy, romance


Éditions : De Saxus

Parution : 2021

Pages : 407


Série : oui

Tome : 1/3


Prix : Papier : 17,90 €


Résumé

Une terrible menace pèse sur le jeune Roi Arthur. La seule personne qui peut le protéger est sa femme Guenièvre. Mais elle n'est pas celle que vous croyez…

La princesse Guenièvre arrive à Camelot pour épouser le charismatique Roi Arthur, mais elle n'est pas celle qu'elle prétend être. Son vrai nom et sa véritable identité sont un secret. La magie a été interdite dans le royaume et le sorcier Merlin qui en a été banni a trouvé un moyen de protéger le roi : faire de Guenièvre sa femme… et sa protectrice contre ceux qui veulent voir la ville du jeune souverain tomber. Pour sauver la vie d'Arthur, sa nouvelle épouse va devoir naviguer dans une cour où les anciennes valeurs qui s'opposent au changement côtoient de nouvelles voix qui se battent pour un monde meilleur. Mais au cœur de la forêt et dans les sombres profondeurs des lacs, la plus terrible des menaces attend pour récupérer ce qui lui est dû… Les chevaliers d'Arthur croient qu'ils sont assez forts pour faire face à n'importe quel danger, mais Guenièvre sait qu'il faudra bien plus que des épées pour garder Camelot libre.


Avis lecture

Les éditions De Saxus sont de plus en plus présentes et visibles, notamment sur les réseaux sociaux. Grande adepte de fantasy, j'apprécie la qualité de leur catalogue. Pourtant, voici un roman à côté duquel j'ai failli passer car le résumé ne m'attirait pas spécialement. Allez savoir pourquoi, mais j'avais un gros apriori. J'ai lu il y a de nombreuses années Les Dames du Lac de Marion Zimmer Bradley et j'avais peur de tomber sur une adaptation assez similaire et pas à la hauteur avec La Duperie de Guenièvre. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais même pas pourquoi je me suis mis ça en tête alors même que je ne lisais aucun avis dessus.


La couverture me faisant quand même de l'œil et me disant qu'avoir des aprioris, c'est bête, je me suis finalement lancée dans la lecture de ce premier tome. Et je vous le dis : j'ai vraiment été stupide car j'ai failli passer à côté d'un très bon roman ! Mais ça va, je me suis rattrapée ! A peine commencé, aussitôt terminé !


Tout commence avec Guenièvre, à peine sortie du couvent, en route pour son mariage avec le Roi Arthur. Mais quelque chose cloche. Guenièvre sait qu'elle n'est pas Guenièvre. Mais qui est-elle ? Cela n'a aucune importance. Merlin lui a confié une mission : protéger Arthur. Alors elle se rend à Camelot, d'où la magie a été bannie pour préserver l'ordre. Mais cette décision, tous ne l'ont pas accepté et le règne d'Arthur pourrait bien être remis en cause. Afin d'accomplir sa mission, Guenièvre va elle aussi recourir à la magie tout en prenant garde à ne pas se dévoiler. Sinon, elle risque dans le meilleur des cas l'exil, dans le pire, la mort. Son statut de reine ne la protègera pas. Mais comment protéger Arthur si elle ignore le danger : d'où viendra-t-il ? De qui ? Comment ? Si elle veut des réponses, il lui faudra aller les chercher et aller au devant du danger.

Arthur a de nombreux ennemis mais le plus terrible d'entre eux est tapi au cœur de la forêt et guette la moindre occasion pour ressurgir. Ensemble, seront-ils en mesure de l'anéantir définitivement ?


La légende du Roi Arthur et de Merlin est très connue et a fait l'objet de nombreuses interprétations et réécritures. Je n'en ai pas lu énormément mais c'est une légende dont j'apprécie l'univers et la portée symbolique. La légende du Roi Arthur, c'est la transition entre l'Ancien Monde et le Nouveau, entre les rites païens et le christianisme, entre le Chaos et l'Ordre. Dans La Duperie de Guenièvre, l'Ancien Monde n'est pas près de laisser place au Nouveau. Il lutte âprement mais chaque jour voit le recul de la magie et l'avancée des hommes. Les forêts laissent place aux champs, les esprits de la Nature s'endorment, les créatures magiques plongent dans les profondeurs de la Terre pour ne plus jamais remonter… L'épanouissement des hommes, l'apogée de Camelot ne peuvent se faire sans sacrifice. Et ce sacrifice, c'est la Nature qui le paie. L'harmonie n'est qu'illusoire. Les hommes n'écoutent plus les êtres du Monde des Fées. Une opposition, plus qu'une transition entre les deux mondes et où l'issue semble d'ores et déjà certaine. On le sait, à la fin, ce sont les Fées qui perdront. Du moins, c'est une des versions les plus courantes que l'on peut trouver. Qui dit que Kiersten White va s'en tenir à cette version elle aussi ? L'auteur a complètement redistribué les cartes de la légende. Guenièvre n'est pas Guenièvre, Mordred est le neveu du Roi, Merlin brille par son absence, Lancelot est... ah non, je ne dirais rien de plus. En faisant de Guenièvre le pilier de son récit, Kiersten White lui donne une dimension plus féminine dans un monde de chevaliers. Son rôle d'épouse n'est que secondaire, ce n'est qu'une façade. Comme les chevaliers d'Arthur, sa mission est de protéger son Roi. En tant que femme, elle peut accomplir autant, si ce n'est plus. Les femmes sont représentatives de la conciliation entre l'ancien et le nouveau. Leur sensibilité leur vaut d'être à l'écoute du monde et des êtres qui les entourent et de pratiquer la magie pour les aider dans leur quotidien. Mais cela ne va pas jusqu'au rejet du nouvel ordre. Arthur aurait aimé ne pas avoir à bannir la magie. C'était une idée de Merlin, une nécessité pour ne pas laisser le chaos progresser et Camelot s'effondrer avant même son ascension.


De manière générale, l'auteur s'inspire très largement de la légende arthurienne et y incorpore d'autres récits légendaires. A n'en pas douter, Kiersten White s'inscrit dans son temps : inversions de sexe, relations homosexuelles, féminisme, autant d'éléments que l'on retrouve désormais dans la plupart des romans récents. C'est quitte ou double. Pour certains ça passe, pour d'autres ça casse. Rien d'étonnant ou de dérangeant pour ma part. Le public cible, les jeunes adultes, est celui qui est le plus sensible à ces problématiques et je ne vois pas le problème à écrire en ce sens dans la mesure où la littérature offre des choix assez larges pour que chacun y trouve son bonheur. Kiersten White ne s'est pas lancée dans l'apologie ou le militantisme. Elle a tout simplement intégré dans son histoire des références parlantes pour les générations actuelles.


Guenièvre est une jeune femme, et même une adolescente, qui se cherche, qui peine à trouver qui elle est dans son passé. Alors, il lui faut se tourner vers son avenir et avancer pour découvrir qui elle est, qui elle veut être. Sa naïveté mais aussi sa détermination et son courage en font un personnage vraiment attendrissant. Arthur est un jeune souverain, en proie au doute. Né pour être roi, il n'en demeure pas moins un homme comme les autres. Lui aussi , bien qu'assez lisse et simple, est très touchant. Heureusement, il peut compter sur ses chevaliers, fidèles et loyaux. Tristan, Mordred, Gauvain... Autant d'hommes qui l'entourent et qui ont déjà eu l'occasion de lui prouver leur amour et leur loyauté. Ma préférence va malgré tout à Mordred, que j'ai trouvé bien plus intéressant, plus complexe, à l'opposé de son roi. Les relations entre chacun des personnages sont rapidement posées et d'une certaine façon, faciles, voire limpides. Pour peu que l'on connaisse la légende arthurienne, l'évolution de certains des personnages est même prévisible. A moins que là aussi, l'auteur se décide à nous surprendre et s'éloigne une fois de plus des sentiers battus. Cela ne serait pas pour me déplaire !


Conclusion

La Duperie de Guenièvre est un bon roman fantasy. Comme toute réécriture, l'auteur propose une autre version, sa version. Destinée à public Young Adult, c'est un roman à l'écriture fluide et faisant preuve d'une certaine simplicité dans sa trame qui a su me convaincre.


Extraits

« Tout ce qui avait pour but d'obscurcir ne pouvait que révéler dans une égale mesure. »


« Vous aimez regarder des hommes feindre d'être en guerre dans l'arène, mais pas des acteurs faisant semblant d'être amoureux ? Il est clair qu'en réalité, nous en avons assez de la guerre. Pourquoi y jouer pendant tout notre temps libre ? Venez. Célébrons les merveilles de l'humanité. »

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