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Kushiel, Tome 1 - La Marque de Jacqueline Carey


Auteur : Jacqueline Carey Titre VO : Kushiel’s Dart Traduction : Frédéric Le Berre Genre : fantasy, érotique Édition : Bragelonne Parution : Novembre 2008 Pages : 781 pages Prix : 12,90 euros (édition Milady) Achat : Cultura - Kushiel Tome 1, La Marque


Résumé

Phèdre nô Delaunay a été vendue par sa mère alors qu'elle n'était qu'une enfant. Habitant désormais la demeure d'un haut personnage de la noblesse, pour le moins énigmatique, elle y apprend l'histoire, la théologie, la politique et les langues étrangères, mais surtout… les arts du plaisir. Car elle possède un don unique, cruel et magnifique, faisant d'elle la plus convoitée des courtisanes… et une espionne précieuse. Rien ne paraît pourtant lui promettre un destin héroïque. Or, lorsqu'elle découvre par hasard le complot qui pèse sur sa patrie, Terre d'Ange, elle n'a d'autre choix que de passer à l'action. Commence alors pour elle une aventure épique et déchirante, semée d'embûches, qu'il lui faudra mener jusqu'au bout pour sauver son peuple.


Avis lecture

Comme j’aime beaucoup ce que proposent les éditions Bragelonne en fantasy, une personne de mon entourage a eu un jour la très bonne idée de m’offrir ce premier tome à mon anniversaire en édition reliée. Et quelle surprise ! Je l’ai lu bien avant que la trilogie Cinquante Nuances de Grey sorte et pour moi, cette dernière ne tient pas la comparaison. En effet, il s’agit là d’un roman (très !) sensuel où douleur et plaisir se mélangent dans un univers marqué par les trahisons et les complots, le tout dans un style d’écriture à la fois poétique, fluide et élégant. L’histoire est entièrement racontée par Phèdre, le personnage principal. Le récit commence donc lorsqu’elle est vendue encore enfant par sa mère à une maison de la Cour de Nuit où elle va faire l’apprentissage des arts du plaisir. La tâche rouge dans son œil gauche la désigne comme l’élue de Kushiel, ce dieu qui donne l’absolution dans la douleur, et lui confère une valeur inestimable en Terre d’Ange. En effet, elle est une anguissette, un phénomène rare, ce qui lui vaut d’éprouver le plaisir dans la douleur. Conscient de sa valeur, Anafiel Delaunay, poète mystérieux, décide d’acheter sa marque, un tatouage très coûteux propre aux courtisans et courtisanes d’Angelins qui une fois achevé sera le signe de sa liberté. En attendant, Phèdre devient l’élève de Delaunay qui l’initie aux arts et à l’espionnage. Au cours de sa formation, elle se lie d’amitié avec Alcuin, l’autre élève d’Anafiel mais également avec Hyacinthe, un jeune tsingano. Pour les deux élèves, il ne s’agit pas simplement de servir les riches clients qui s’offrent leurs services et de rapporter leurs propos : les enjeux sont beaucoup plus importants comme ils vont le comprendre lorsqu’Alcuin est attaqué par des soldats. Afin que cette situation ne se reproduise plus, le prêtre cassilin Joscelin, un garde du corps maîtrisant à la perfection l’art du combat, est affecté à la protection de Phèdre. A partir de ce moment, Phèdre va se retrouver plongée au cœur d’un complot qui met en danger la vie de ses proches mais qui met également en péril sa patrie. S’ensuivent alors de nombreux événements qui vont exiger d’elle des sacrifices mais aussi du courage et de l’amour. Le livre étant très dense, il me paraît difficile d’en dire plus sans en dévoiler davantage. Jacqueline Carey est parvenue avec originalité à mélanger un récit d’aventure à un récit sensuel dans un univers fantasy très riche. L’un des points forts de ce livre est avant tout le monde dans lequel les personnages évoluent. Dans l’édition que je possède, une carte est présente au début. Et il est possible d’y constater de fortes similarités avec une carte de l’Europe. Ainsi, Terre d’Ange correspondrait à la France et Alba au Royaume-Uni. Mais les similarités ne s’arrêtent pas à la géographie. Il en va ainsi de la religion mais aussi des caractéristiques culturelles propres à chacun des peuples que l’on retrouve tout le long du récit. Par ailleurs, l’ensemble des personnages est très intéressant. Phèdre, notre héroïne, possède un fort caractère et une grande intelligence qui vont lui permettre de se sortir de situations compliquées, pour ne pas dire désastreuses, à de multiples reprises. L’amitié qu’elle va la lier avec Joscelin est l’un des piliers de la trilogie. D’un côté, une courtisane et de l’autre, un prêtre ayant fait vœu de célibat. Tout le long du livre, le lecteur se demande quelle tournure va prendre leur relation. Plongés au cœur d’un vaste complot, Phèdre et Joscelin vont devoir se soutenir face aux épreuves qu’ils vont subir tout en devant s’adapter à chacune des situations. Mais le caractère de Joscelin étant ce qu’il est, certains moments vont se révéler difficiles pour lui, ce qui parfois a pu me faire sourire. Phèdre et Joscelin ne sont pas les seuls personnages marquants du livre mais ils sont tellement nombreux que le meilleur conseil que je puisse donner pour les découvrir est de lire ce premier tome.

Conclusion

Au final, le tome 1 de Kushiel est pour moi un coup de cœur : une histoire addictive dans un univers particulièrement riche et complexe avec des personnages attachants, le tout dans un style très agréable. Bien qu’étant un livre très épais, une fois commencé, je n’ai pas pu le lâcher même si le style d’écriture fait qu’il n’est pas non plus accessible à tous. Pour autant, j’ai adoré l’histoire et je le recommande à tous ceux et celles qui souhaiteraient se lancer dans une histoire de fantasy à la fois ambitieuse et originale.

Extrait

« Debout à l’arrière du landau, une adepte jouait en virtuose un air de flûte entraînant tandis qu’une autre chantait sans se décontenancer des paroles d’une insondable grivoiserie. Sa voix était si pure que la foule mit du temps à saisir la vulgarité de son chant. Les deux autres adeptes, un homme et une femme, étaient des acrobates ; c’étaient eux qui poussaient Joscelin dans ses ultimes retranchements. L’homme s’agenouilla et la femme bondit sans élan pour atterrir sur ses épaules au terme d’un saut périlleux absolument parfait. Elle s’assit enserrant son cou entre ses jambes ; lorsque l’homme se releva, Joscelin eut le nez pratiquement plongé dans le large décolleté de sa partenaire. L’étendue de son désarroi se peignit sur son visage. »

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