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Chronicles of the Black Compagny, Tome 12 : Port of Shadows de Glen Cook


Auteur : Glen Cook

Genre : dark fantasy


Éditions : Tor Books

Parution : 11/0/2018

Pages : 400


Série : oui

Tome : 12/12


Prix : Numérique : 9,35€ - Papier : 15,02€

Achat : Amazon - Port of Shadows


Résumé

The soldiers of the Black Company don’t ask questions, they get paid. But being “The Lady’s favored” is attracting the wrong kind of attention and has put a target on their backs--and the Company’s historian, Croaker, has the biggest target of all.

The one person who was taken into The Lady’s Tower and returned unchanged has earned the special interest of the court of sorcerers known as The Ten Who Were Taken. Now, he and the company are being asked to seek the aid of their newest member, Mischievous Rain, to break a rebel army. However, Croaker doesn’t trust any of the Taken, especially not ones that look so much like The Lady and her sister…

 

Avis lecture

Les annales de la Compagnie Noire de Glen Cook est l'un de mes cycles de fantasy favori. Sombre à souhait, cette série nous emmène sur les traces d'une compagnie de mercenaires qui n'ont rien d'enfants de chœur. Recrutés par la Dame, ils ont pour double mission de mater la rébellion et d'empêcher le retour du Dominateur.

Si le dernier tome nous laissait bien loin des Terres du Nord, Port of Shadows nous propose un petit retour en arrière, à l'époque où la Dame régnait encore et où le retour du Dominateur était une menace bien réelle.


Je ne dois pas être la seule fan de la série à attendre désespérément la suite des chroniques depuis plus de 10 ans… Lorsqu'en 2018, Port of Shadows a été publié, j'étais plus qu'enthousiaste et me suis dit que j'allais attendre patiemment la traduction française. Quatre ans plus tard, il m'a fallu me rendre à l'évidence : ce n'est pas demain la veille que celle-ci sera publiée. Donc je me suis lancée, non sans appréhension, dans la lecture en anglais. Et que dire ? Même s'il y a certains tomes que j'ai nettement préféré à d'autres, autant celui-ci n'a pas été à la hauteur de mon enthousiasme et de ma patience. Pour moi, c'est un peu le tome fan-service, écrit pour satisfaire en partie la curiosité des lecteurs mais pas indispensable. A moins qu'il n'apporte une nouvelle pierre à la suite (qui verra peut-être, potentiellement, éventuellement, possiblement, hypothétiquement le jour un jour - en version originale, parce que pour la version française, autant dire que là, je suis carrément au désespoir).


La famille Senjak est entourée de mystères et il est très difficile de connaître les vrais noms de la Dame et de ses sœurs (ou de n'importe quel autre sorcier s'il est un tant soit peu prudent). Si Glen Cook a lâché des infos par-ci par là au fil des tomes, dans ce douzième volet, il apporte une grosse confusion à une situation familiale bien compliquée et mystérieuse. Volontaire ou pas ? Je ne saurais dire. Oubli de l'auteur ou volonté de brouiller les pistes ? Toujours est-il que certaines des affirmations précédentes sont complètement remises en cause ici. La lecture des premiers chapitres laisse l'espoir d'en apprendre enfin plus sur la Domination et ses dirigeants. Et quelque part, cet espoir n'est pas déçu. Mais il l'est également car soit les informations ne sont pas suffisantes pour permettre des certitudes soit c'est tellement confus voire incohérent avec tout ce qui a été dit précédemment qu'on se dit que l'auteur a oublié ce qu'il a déjà écrit.


Après, cette confusion est à l'image du ressenti de Toubib, narrateur de l'histoire, d'où peut-être, une volonté de Glen Cook. En effet, trois parties alternent dans ce roman pour trois points de vue : celui de Toubib, s'inscrivant dans le présent, et celui de deux autres personnages (dont l'un est une des sœurs Senjak) vivant sous la Domination et dont les témoignages nous parviennent grâce aux chroniques trouvées par Toubib. Lui-même le dit à plusieurs reprises : sa mémoire lui fait défaut et ses souvenirs semblent altérés voire même occultés. Peut-on se fier à ces anciennes chroniques quand le chroniqueur lui-même n'est pas fiable ?


Progressivement, au fil des chapitres, les liens entre les trois points de vue se resserrent pour ne former qu'une seule et même intrigue. L'intérêt du Dominateur pour le Port des Ombres ne peut se comprendre qu'à la lumière des ombres du passé. J'ai beaucoup aimé cette alternance des époques. Déjà, la partie dans les Terres du Nord est ma préférée. Si j'ai adoré la suite des aventures de la Compagnie Noire, le premier cycle est inégalable. Mais en plus, on en apprend enfin plus sur la Domination et les relations entre les Asservis, la Dame et le Dominateur ! Tout ce que j'attendais depuis si longtemps (et là, vous voyez où je veux en venir avec ce côté fan-service ?) ! Et enfin, parce que Goblin et Qu'Un-Œil sont des personnages emblématiques et que leur duo est exceptionnel. Mais pas dans ce tome… Trop effacés à mon goût, je n'y ai pas retrouvé le piquant de leur relation et de leurs coups fourrés.


En tant que midquel, je m'interroge sur la place de ce tome dans le cycle. Sert-il de tome introductif à d'autres personnages tels qu'Ankou, Baku et Shin ? J'aimerais bien car ce trio était très intéressant bien que pas assez exploité à mon goût. Apparemment, Port of Shadows est l'association de plusieurs nouvelles, ce qui expliquerait en partie le manque de liens entre certaines parties et les nombreuses longueurs qui en résultaient. Pour autant, j'ai bon espoir de retrouver La Compagnie Noire non pas dans une de leurs aventures passées mais dans une vraie suite !


Conclusion

Si je devais résumer ce tome en un seul mot, ce serait : confusion. Que celle-ci soit volontaire de la part de l'auteur, ou pas, et malgré tout l'amour que je porte à cette série, cette confusion suscite un léger sentiment de déception. D'un côté, il est agréable de retrouver certains des personnages les plus emblématiques du cycle mais de l'autre, c'est trop superficiel, pas assez exploité. Mais en attendant de voir un jour A Pitiless Rain publié, il faudra s'en contenter.


Extraits

« "Have Goblin and One-Eye seemed odd, lately ?"

"How could anyone tell?"

An excellent point. But the question stands. Think.

I did. And my answer stood, too. "Unless you count One-Eye developing an honest streak."

The little black wizard had not gotten caught cheating at cards, or indulging in black-market schemes, for weeks.

"I count it. An honest One-Eye is a One-Eye up to something. He doesn't want to attract attention. »


« If Tides Elba sprang from a breeding program meant to create a Port of Shadows her creators definitely would have created backups because of the iron law of reality: Shit happens. »


« Elmo, you're a good friend. Thanks. But me trying to skate out of whatever the Taken wants, let alone what the Lady wants, would be what the philosopher meant when he said, "This shit is hopeless." »

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